Formation et internationalisation

Face aux nouveaux enjeux du monde de l’ingénierie et de l’industrie, l’ESTIA s’attache à faire évoluer ses parcours et contenus de formation pour permettre à ses étudiants, futurs ingénieur et manageurs innovants, d’être en mesure d’apporter des solutions originales aux défis économiques, énergétiques, environnementaux et sociétaux d’aujourd’hui.  

 

Six étudiants du Master 1 Ergonomie et Ingénierie des Facteurs Humains, de l’Université de Paris Descartes, ont achevé huit semaines de stage à la PEPSS, plateforme de transfert de technologie de l’ESTIA dédiée à la reproduction des comportements humains. 

Leurs responsables de Master, Marion Wolff et Régis Mollard, chercheurs-invités à l’ESTIA et cofondateurs de la PEPSS, leur ont proposé trois projets de manipulation et de test produit à réaliser par binôme pendant ce stage :

  • Validation d’une échelle d’évaluation de l’utilisabilité perçue des Interaction Hommes Machine : étude sur une traduction de l’échelle System Usability Scale (SUS).
  • Calibration des systèmes d’oculométrie (lunette d’eye-tracking) : analyse du suivi de regard lors d’une stratégie oculaire.
  • Notre cœur influe sur ce que nous voyons : étude du comportement d’un pilote lors d’une simulation cockpit.

 

Fruit de collaboration entre enseignants-chercheurs ESTIA et la Faculté des Sciences Fondamentales et Biomédicales de l’Université Paris-Descartes, la mission principale de la PEPSS est d’utiliser l’espace d’innovation instrumentée de l’ESTIA pour modéliser des comportements humains et faire émerger des réponses innovantes. La complémentarité entre l’ergonomie et les travaux de la PEPSS est indispensable : l’observation des comportements utilisateurs est capitale afin de proposer une interface qui leur corresponde et en facilite la prise en main. L’enjeu est de répondre à des besoins de fiabilité et validité de produits.

 « Ce travail préalable qu’ont pu expérimenter les étudiants pendant ces deux mois de stage leur ont permis d’être dans un environnement d’innovation concret et de prendre conscience de l’influence de leur travail dans l’adaptation d’un produit », Patxi Berard, ingénieur à la plateforme PEPSS.

 

 

Adèle Buey et Weronika Sawicki ont choisi de travailler sur le troisième sujet proposé, elles répondent à nos questions. Toutes deux issues d’une licence de sciences biomédicales à l’Université Paris Descartes, elles ont pu simuler, à travers différents exercices, les taches auxquelles un pilote de ligne est confronté durant un vol.

 

- Pourquoi avoir choisi ce master Ergonomie et Ingénierie des Facteurs Humains après votre licence ?

W.S : Même si j’adore la biologie, je ne me voyais pas travailler en laboratoire toute ma vie et j’ai eu envie de me tourner vers un secteur d’avenir. L’ergonomie m’a semblé être la meilleure réponse que je pouvais envisager. Nous avons pu garder notre approche scientifique avec tout l’aspect cognition mais dans un nouvel environnement en plein développement.

A.B : Moi aussi, le secteur m’a paru attirant parce qu’il donnait un sens à l’étude scientifique. L’ergonomie est partout et elle a été pour moi une bonne façon de me projeter sans me restreindre à un domaine d’application particulier.

 

- Comment avez-vous pu simuler le comportement utilisateur d’un pilote de ligne ?

A.B : D’abord, il nous a fallu trouver des volontaires pour réaliser l’expérience. Cela n’a pas été facile car ils devaient nous réserver une heure entière dans leur emploi du temps. Pour l’utilisateur, l’exercice consistait à la réalisation de plusieurs tâches simultanées : la surveillance du niveau de jauge, le signalement d’alertes visuelles ou d’anomalies et la réalisation de calculs. Plusieurs niveaux s’enchaînaient, comme dans un jeu, et l’utilisateur était mis en situation de stress de plus en plus important.

W.S :  Le cerveau priorise donc les tâches et met en place des stratégies (veille visuelle, position du corps…). A l’aide d’une montre MIO, de lunettes eye-tracking ou encore de caméra vidéo, nous avons pu recueillir des données sur la fréquence cardiaque de l’utilisateur, déterminer sa stratégie visuelle avec des cartes de chaleur ou encore observer ses réactions lors des changements de niveaux. Pour nous, l’objectif était d’analyser, croiser et synthétiser toutes ces données pour comprendre comment une situation influe sur notre comportement et notre résistance psychologique.

 

- Votre stage touche à sa fin. Que retiendrez-vous de cette expérience à la PEPSS ?

A.B : Tout d’abord, nous avons eu un très bon accueil de la part de toute l’équipe de la PEPSS et de l’ESTIA plus largement qui sont venues nous aider dès que nous avions un souci informatique ou une question technique. Pour ma part, j’ai pu découvrir le milieu de l’aéronautique de l’intérieur que je ne connaissais pas. Nous avons pu profiter des installations techniques de la PEPSS : nous avons découvert ainsi de nouveaux équipements d’études et de traitement de données de terrain.

 W.S : J’avais déjà fait un stage chez Peugeot, donc j’étais déjà un peu sensibilisée à la problématique utilisateur / transport mais ce stage et, plus précisément, cette étude que nous avons pu mener, a conforté mon envie de travailler dans le secteur de l’aéronautique ou des transports. Faire un stage au sein d’une plateforme d’une école d’ingénieurs comme l’ESTIA m’a permis de réaliser qu’associer l’ingénierie à l’ergonomie permet de tourner réellement les innovations de demain vers l’utilisateur.

 

L'accueil de ces étudiants prolonge l'étroite relation avec l'Université Paris Descartes, partenaire de longue date de l'ESTIA. A noter que chaque élève ingénieur ESTIA présente en même temps un second diplôme réalisé avec une des Universités partenaires : CranfieldWolverhampton ou Salford, au Royaume Uni, BilbaoSaint SebastienMondragon ou Madrid en Espagne, Paris Descartes en France. 

En seulement dix ans, l’ESTIA a développé 5 plateformes d’innovation et de transfert de technologies. Support de son activité de recherche, de formation et de soutien aux entreprises, ses plateformes techniques renforcent les collaborations avec le monde de la recherche et le développement industriel territorial :

  • PEPSS : Plateforme d’évaluation, prototypage et tests d’usages
  • ENER-GEA : Génie Electrique et Automatique au Service des Energies Renouvelables
  • COMPOSITADOUR : Plateforme technique spécialisée dans les procédés robotisés de mise en œuvre de matériaux composites.
  • ADDIMADOUR : Plateforme d’innovation et de transfert de technologie dédiée à la Fabrication Additive.
  • SIMECOMP : Plateforme de simulation mécanique et composite