Recherche et transfert de technologies : un axe clé pour l’ESTIA.

Conscient d’être un acteur de la transformation des entreprises et du développement économique du territoire, la Fondation ESTIA soutient des projets de recherches interdisciplinaires qui visent à avoir un réel impact pour proposer des réponses innovantes et valorisables aux questions technologiques, écologiques et sociétales.

Spécialiste dans le domaine des smart grids et des énergies renouvelables, Ignacio Hernando Gil a intégré les équipes de l’ESTIA en Janvier 2019 en tant qu’enseignant-chercheur. Rattaché au laboratoire de recherche ENERGEA, spécialisé dans les énergies renouvelables, Ignacio participera au développement des compétences de la plateforme à l’international et sensibilisera les élèves ingénieurs à la recherche appliquée, encore trop méconnue.

Ignacio nous présente son riche parcours de doctorant.

- Quel a été ton parcours avant d’intégrer l’ESTIA en tant qu’enseignant-chercheur ?

« En 2008, j’ai terminé mon cursus d’ingénieur à l’école Polytechnique de Madrid avec une spécialisation en Systèmes électriques de puissance et énergies renouvelables.

Pour améliorer mon anglais, j’ai décidé de partir en Ecosse trois mois, le temps d’un été. Finalement, j’y suis resté pour poursuivre mes études et j’ai intégré un master général sur les énergies à l’Université Henriot Watt à Edimbourg.  

 Après mon stage de fin d’étude que j’ai effectué dans une société en Angleterre, je ne me projetais pas dans le milieu de l’entreprise. J’ai donc décidé d’approfondir mon expertise avec une thèse à l’Université d’Edimbourg sur la qualité des approvisionnements dans les réseaux électriques du futur. Mes travaux avaient pour objectif d’analyser de nouvelles fonctionnalités « intelligentes » sur les énergies renouvelables, la gestion de la demande et le stockage de l'énergie. J’ai ainsi développé des outils de modélisation et de simulation en matière de puissance et de fiabilité. Dans le cadre de cette thèse, j’ai pu travailler pour le plus grand opérateur et distributeur d’énergie d’Angleterre (National Grids), un équivalent d’EDF en France.

 En 2014, je me suis lancé dans un postdoctorat à l’Université de Bath, au sud de l’Angleterre. J’ai alors travaillé pour un consortium international qui étudiait les réseaux hybrides et les interactions possibles avec les énergies renouvelables. J’ai été amené à beaucoup voyager, notamment en Inde, qui était un partenaire très engagé sur le sujet. J’étais engagé à l’origine pour trois ans mais j’ai arrêté au bout de 18 mois pour un poste d’enseignant-chercheur au Département Electrique de cette Université.

 J’ai décidé d’intégrer l’ESTIA en tant qu’enseignant chercheur car j’ai découvert que les besoins de l’école répondaient entièrement à mon niveau d’expertise dans les énergies renouvelables et les smart grids. C’était également une opportunité pour moi d’apprendre une troisième langue, le français, tout en donnant mes cours en anglais ou en espagnol. »

 

- Tu as intégré le laboratoire ENERGEA, en Janvier 2019. Quel est ton apport dans leurs travaux de recherche ? Sur quoi travailles-tu actuellement ?

« Avec ENER-GEA, nous sommes en train de postuler pour un projet collaboratif européen (SUDOE) avec 11 autres partenaires (français, portugais et espagnol).

Le projet est porté par l’ESTIA et a pour objectif de développer une nouvelle solution pour “L’internet des énergies“ pour un bâtiment intelligent. En clair, nous voulons développer un programme qui va permettre de rendre un bâtiment entièrement autonome dans sa consommation d’énergie.

Dans ce projet, l’ESTIA va pouvoir apporter toute son expertise technique pour le stockage des énergies renouvelables et l’optimisation de la consommation d’énergie.

Pour tester notre solution intelligente, nous avons sélectionné trois bâtiments publics qui permettront d’évaluer sa fiabilité :

  • ESTIA 3, nouveau bâtiment de l’école d’ingénieurs prévue pour 2020.
  • Le Tribunal de Barcelone, très vieux bâtiment.
  • Le Centre socio-communal de Lisbonne

Ils ont tous des particularités différentes (taille, climat ambiant, consommation énergétique) et c’est là tout le challenge de ce projet : la solution devra s’adapter aux besoins de chaque bâtiment en fonction de ses ressources (utilisation de Big Data et d’Intelligence Artificielle). 

Nous avons été sélectionnés pour la première phase d’éligibilité, nous travaillons pour la deuxième. Si la réponse est positive, le projet devrait démarrer en Octobre prochain, pour 3 ans. 

 Je suis sensible à la problématique que pose ce projet puisque j’ai déjà travaillé sur un projet similaire quand j’étais en Angleterre, pour l’autonomie électrique et verte de réseaux électriques domestiques. Même si c’est une autre échelle, je vais pouvoir apporter mon savoir et mon expérience et suis impatient de me lancer dans ce tout nouveau challenge de recherche. »

 

- Quels conseils aurais-tu à donner à un élève ingénieur qui hésiterait à se lancer dans une thèse ?

« Les apports d’une thèse sont multiples.  

Un diplôme d’ingénieur se concentre sur l’apprentissage de domaines déjà connus et maitrisés. Pour ceux qui ont l’ambition de devenir des entrepreneurs innovants, la thèse est un excellent moyen d’approfondir un sujet spécifique dans l’ingénierie pour découvrir quelque chose de nouveau, qui n’a jamais été étudié auparavant. Passer par la recherche peut être une première étape pour se lancer dans un projet professionnel d’entreprise et atteindre des objectifs plus larges. 

Sinon, plus généralement, en faisant une thèse, vous devenez un expert dans un domaine d’ingénierie que vous avez choisi. Cela vous met dans une position idéale pour des emplois qui nécessitent une expertise spécifique ou pour lesquels les compétences en recherche sont très valorisées : dans une entreprise connue pour son innovation ou sa R&D par exemple.

Aussi, un doctorat est un parcours exigeant qui permet d’améliorer la compréhension et la résolution de problèmes, d’augmenter la confiance en soi et pousse à performer dans l’expression ou la communication (rédaction de nombreux articles).

Mais avant tout, pour se lancer dans une thèse, il faut être curieux ! »

...

RAPPEL : Qu’est-ce qu’ENERGEA ?

La plateforme EneRGEA, travaille autour d’un micro réseau électrique intelligent (« smart grid») modulaire et flexible. Composée de sources d’énergie, de systèmes de stockage, de charges et de convertisseurs, elle permet de reproduire, à l’échelle du laboratoire, un réseau électrique réel. Aujourd’hui, ses activités se sont diversifiées et Energea sert de support à plusieurs projets répondant aux besoins d’entreprises, d’organismes publics ou encore aux doctorants ESTIA.