Entrepreunariat

Avec deux espaces dédiés à l’entrepreneuriat, ESTIA Entreprendre propose un panel de services complémentaires pour les entreprises en phase d’amorçage et d’accélération (incubateur, pépinière, hôtel d’entreprise), contribuant au développement économique du territoire. Ce programme d’accompagnement vise également à promouvoir concrètement l’entrepreneuriat auprès des étudiants et chercheurs de l’école.

 

 

Fondateur de la société Algo’Tech Informatique qui a vu le jour en 1997 à l’incubateur de l’ESTIA, Jacques PERE-LARPERNE signe son retour au sein d’ESTIA ENTREPRENDRE pour y développer un nouveau projet de recherche et développement au service des entreprises industrielles. Adossé à sa start-up installée depuis fin 2016, il s’est lancé un défi de taille : la rédaction d’une thèse de trois ans sur la restructuration des documents déstructurés. 

- Quel a été votre parcours avant la création d’1A3I ?

« Après une classe préparatoire, j’ai été diplômé ingénieur de l’école centrale de Lille avec option Informatique. J’ai commencé à travailler au sein de grandes structures comme des banques, le Ministère des Finances ou encore France Télécom. Puis, en 1984, j’ai créé ma première société dans l’intelligence artificielle en micro-informatique, avec mon épouse à Paris. A l’époque, c’était presque barbare de parler d’intelligence artificielle alors qu’aujourd’hui nous en sommes entourés de tous les côtés. Au bout de quelques années, mon épouse et moi, nous avons tenu à quitter ce rythme effréné de la région parisienne et avons eu l’opportunité de vendre cette entreprise de 26 employés. C’est ce que nous avons fait en 1997.

Lors de notre “retour au pays“, nous avons créé une seconde entreprise baptisée Algo’Tech Informatique, spécialisée dans les solutions logicielles. Elle a été incubée à ESTIA ENTREPRENDRE de 1997 à 1999. Une fois mûre, notre société a intégré la pépinière puis  l’Hôtel d’Entreprises où elle n’a cessé de progresser, en 2007 nous étions plus de vingt  salariés . Nous avons décidé de la vendre en 2013 à Jean Michel Pelotat. 

Nous l’avons accompagné (Mireille et moi) dans cette reprise pendant plus de presque deux ans.

 1A3i est donc la troisième route entrepreneuriale que nous construisons et c’est surtout un tout nouveau défi que nous avons décidé de relever, à l’heure de nos retraites. »

 

- Comment est né le concept de cette troisième société ?

« Pendant 35 ans, nous avons travaillé sur le dessin assisté par ordinateur. Nous avons manipulé des données très structurées. A la demande de nombreux clients, nous avons été obligés de déstructurer nos données quasiment systématiquement pour qu’ils puissent visualiser notre contenu.

Tous, vous comme moi, avions déjà manipulé des fichiers déstructurés. Une donnée déstructurée est, par exemple votre carte d’embarquement que vous recevez au format PDF. Vous pouvez ainsi la consulter, l’imprimer, mais vous ne pouvez pas la modifier ou l’exploiter.

Dans les sociétés industrielles, plus de 75% des données sont déstructurées et le volume de ces données est multiplié par 2 tous les 9 mois. Aujourd’hui, pour les exploiter vous êtes obligés de les ressaisir manuellement : c’est une perte de temps considérable. J’avais envie de répondre à toutes ces contraintes et de trouver un système innovant pour faciliter la vie aux entreprises.

 

Grâce à la restructuration des données et à ses algorithmes reposant sur l’intelligence artificielle ou encore l’analyse de big data, vous apprenez à la machine à restructurer vos données. Fini les erreurs, vous pourrez ainsi les modifier les enrichir et en extraire toutes les connaissances.  Par la restructuration des données, vous redonnez de la valeur à vos données déstructurées. Ce sont tous les documents qui mélangent du texte et du dessin qui sont concernés : plans de conception, plans de bâtiment, schémas électriques, hydrauliques, pneumatiques... »

 

- Pourquoi se relancer à nouveau dans une aventure entrepreneuriale ?

« Au départ, j’ai regardé ce qu’il se faisait au niveau de la recherche. Je me suis aperçu que des recherches étaient déjà assez avancées sur les données déstructurées textuelles : Adobe et Microsoft s’y sont déjà intéressés et proposent aujourd’hui des solutions. Néanmoins, concernant les données déstructurées graphiques que les industriels utilisent sans cesse, il n’y avait rien. Donc, en Septembre 2016, j’ai choisi de proposer à Patxi Elissalde, directeur de l’ESTIA, une thèse dans le domaine de la restructuration des données déstructurées graphiques. Nous sommes parvenus à convaincre l’école doctorale du LaBRI à Bordeaux, pour qu’en novembre 2016, j’obtienne leur feu vert pour réaliser une thèse de trois ans sur ce sujet.

 Dans un même temps, venant du monde industriel, je ne pouvais m’empêcher de mettre mes recherches en perspective pour qu’elles aboutissent à une solution tangible pour les entreprises. J’ai donc décidé de recréer une activité entrepreneuriale pour concevoir et industrialiser un produit qui fera suite aux travaux de recherche.

 J’ai eu envie de donner du sens à ma retraite et faire ce que je savais faire de mieux : créer de l’activité sur le territoire, générer de l’emploi qualifié et contribuer aux maintiens des compétences. »

 

- Pourquoi avez-vous tenu à revenir dans le même incubateur plus de 15 ans plus tard ?

« Lorsque nous avons parlé de quitter Paris pendant la vente de notre première société, mon épouse et moi avions envisagé de nous installer à Bordeaux ou Toulouse. Finalement, notre choix final s’est porté sur Bidart, au cœur de la technopole Izarbel, qui montait en compétence grâce à l’école d’ingénieurs. Nous avons pu y trouver des interlocuteurs de qualité, accessibles et disponibles pour accompagner toutes nos ambitions. La réussite de Algo’Tech nous la devons, pour beaucoup, à Jean-Roch Guiresse et Patxi Elissalde. Que ça soit en 1997 ou aujourd’hui, les entreprises bénéficient toujours d’une écoute particulière et d’un soutien personnalisé.

 

D’autre part, l’ESTIA dispose en un seul lieu d’un incubateur, d’une pépinière, d’un hôtel d’entreprises, d’une école d’ingénieurs, d’un centre de recherche et de laboratoire d’expérimentation : on peut difficilement être dans un meilleur environnement pour développer un produit ou un service technologique.  C’est un environnement foisonnant d’initiatives qui doit être mis en valeur : il faut donner un coup de projecteur sur tout ce qu’il se fait sur cette Technopole. »

 

- Quels conseils pourriez-vous donner à ceux qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

« Je reste convaincu que l’étape de la recherche est fondamentale si on veut créer une entreprise technologique réellement innovante. Elle permet de créer une bonne base avant de passer à des propositions commerciales, ou des cas d’usage. Bénéficier de cet écosystème à l’ESTIA est une richesse à laquelle les futurs entrepreneurs accompagnés à l’incubateur doivent s’intéresser. »